• Publié par Akim Demora

Douglas revoit à la baisse ses prévisions 2025 : ralentissement du marché beauté premium et stratégie de réduction de la dette.

Douglas, leader européen de la distribution de cosmétiques, revoit à la baisse ses ambitions pour l’exercice 2024/25. La baisse de fréquentation en magasin et en ligne contraint le groupe à revoir son chiffre d’affaires et ses marges à la baisse.

Présent majoritairement en Allemagne, Autriche, Suisse, Belgique et aux Pays-Bas, Douglas est confronté à une dégradation conjoncturelle sur ses marchés clés. Le ralentissement de la consommation, notamment sur les segments premium du secteur beauté, impacte directement la fréquentation et les performances digitales. Après une tentative de relance par des efforts promotionnels en début d’année, le groupe fait face à une rentabilité inférieure aux attentes et reporte sa trajectoire de croissance.

Points clés

  1. Objectifs de chiffre d’affaires revus à la baisse
    Douglas prévoit désormais un chiffre d’affaires net de 4,5 milliards d’euros pour 2024/25, contre une précédente estimation de 4,7 à 4,8 milliards d’euros. Cette révision reflète la baisse de la confiance des consommateurs, particulièrement marquée depuis février, et une fréquentation affaiblie tant en boutique que sur les canaux digitaux.
  2. Prévisions de bénéfice net fortement réduites
    Le groupe ajuste également sa prévision de bénéfice net annuel à environ 175 millions d’euros, bien en deçà de la fourchette initiale de 225 à 265 millions. Le contexte de demande atone, couplé à une intensification des campagnes promotionnelles, pèse sur les marges du groupe.
  3. Des résultats trimestriels inférieurs aux attentes
    Le bénéfice ajusté avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) pour le premier trimestre a progressé de seulement 1,5 %, atteignant 353,5 millions d’euros. Ce chiffre reste inférieur à la moyenne attendue de 371,1 millions d’euros selon un consensus du cabinet Vara.
  4. Des difficultés accentuées sur les marchés allemand et français
    Le ralentissement est particulièrement visible en Allemagne et en France, deux marchés phares pour le retailer. Cette pression sur la demande affecte autant les ventes en magasin que les performances e-commerce, limitant la capacité du groupe à soutenir ses prévisions initiales.
  5. Désendettement comme priorité post-IPO
    Douglas, toujours lourdement endetté après son retour en bourse à Francfort, a réaffirmé qu’il ne verserait pas de dividende tant que son objectif de désendettement ne serait pas atteint. La priorité reste le remboursement des obligations financières et la stabilisation de ses fondamentaux.

Insight

La révision à la baisse des perspectives de Douglas met en évidence la fragilité actuelle du marché de la beauté premium face à une conjoncture instable. Pour les retailers, cela souligne l’importance de maîtriser les coûts, ajuster rapidement les projections et diversifier les leviers de croissance, notamment via l’omnicanal. Le focus sur la rentabilité et la structure financière devient un facteur clé de résilience.

Pour aller plus loin

  1. Réévaluer les plans de croissance en fonction de la dynamique réelle du marché et de la confiance des consommateurs.
  2. Renforcer la discipline financière avec des objectifs clairs de rentabilité et de désendettement post-IPO.
  3. Optimiser la gestion promotionnelle pour préserver les marges, malgré une demande plus faible.
  4. Investir dans des parcours clients hybrides pour soutenir le trafic en magasin et le e-commerce.

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